Au Mans, l'équipe du Secours Catholique fête Noël avec les démunis
Dimanche 26 décembre 2021, une quinzaine d’hommes se sont retrouvés au Secours Catholique, place de la Mission au Mans, pour rompre leur solitude et partager quelques friandises, le lendemain de Noël. Reportage.
Des bûches, quatre-quarts, chocolats et boissons chaudes… Au son de Mon beau sapin ou autres cantiques de la Nativité égrenés par quelques cassettes, des guirlandes, un petit sapin... Il n’y a pas à dire, c’est bien Noël, ce dimanche, au Secours Catholique. Ernest, Cécile et Monique, trois bénévoles, accueillent une quinzaine de messieurs, des habitués du lieu. Avant, le goûter de Noël avait lieu le jour J. Mais les bénévoles disponibles en ce jour de fête viennent à manquer.
Des copains guinéens arrivent. Ils veulent parler de leur vie au Mans. Aboubakar est compagnon d’Emmaüs depuis deux mois : « Je trie les dons et je les mets en rayon. » Ernest, bénévole, l’encourage : « Si tu tiens trois ans, tu as une chance d’avoir tes papiers. »
Daouda avait appris le métier de chaudronnier dans son pays, mais n’a pas trouvé de travail là-bas. « C’est la galère. J’ai perdu mon père et je n’ai pas pu aller au pays le voir, s’attriste-t-il. On est des migrants. On est venu ici pour travailler, payer des cotisations… Certains nous jugent mais ne savent pas ce qu’on traverse ! »
« Dans le bénévolat, on donne autant qu’on reçoit ! »
Il n’y a pas d’animosité chez ces hommes qui sont reconnaissants envers la Halte mancelle où ils déjeunent, le bus des Restos du cœur, le Secours Catholique… Monique, bénévole, leur apporte une part de bûche : « Ça va Aboubakar ? », lance-t-elle. «
« Dans le bénévolat, on donne autant qu’on reçoit », reconnaît la dame impliquée depuis de nombreuses années dans cette mission.
Afin de respecter au mieux les règles sanitaires, les bénévoles sont répartis en deux endroits… Auprès des joueurs, et des autres. Et ça tape le carton. Avec Hubert, des Glonnières, Pascal vient de La Ferté-Bernard, il est fier : « Je suis devenu bénévole à la Croix-Rouge ». Michel veut du silence pour réfléchir et lancer la bonne carte pour gagner la belote.
Antoine raconte : « Je suis né à Fatima, au Portugal, la ville de la Vierge, mais je suis au Mans depuis 52 ans ! » Chaque matin, il vient des Ronceray ici pour prendre un petit-déjeuner.
Un peu plus loin, les joueurs de Rummikub tentent d’aligner des chiffres pour faire 30 points. Pas facile, facile !
Et comme ce n’est pas tous les jours Noël, chacun est reparti avec un sac floqué « Joyeux Frater'Noël » du Secours Catholique, plein de douceurs !
